Mai 2019
Quand on écrit “maison” en japonais avec des caractères chinois, il y a deux façons de lire ce mot. On peut le prononcer “ié” ; en ce cas, ce terme réfère à une maison comme bâtiment d’habitation. On peut aussi le prononcer “uchi” ; ce mot signifie alors « chez moi ».
“La maison” équivaut à “chez moi”. C’est d’ailleurs un des seuls mots japonais qui comporte deux sens différents si l’on change sa prononciation (“ie” ou “uchi”). Par ailleurs, quand on écrit “uchi” en idéogramme, cela signifie aussi “ma famille” ou encore, “l’intérieur” lorsqu’on utilise un autre caractère chinois. Tous ces jeux de mots nous font comprendre l’importance de la maison au Japon, de même que le très grand écart qui existe entre la famille (l’intérieur) et les autres (l’extérieur) dans cette société.
De manière générale, les Japonais n’aiment pas montrer leur “chez soi” aux personnes extérieures à la famille. Aussi, pour bien marquer le passage entre l’intérieur et l’extérieur, il y avait à l’entrée des maisons d’autrefois le doma, un espace en forme de U carré où on se déchaussait et à partir duquel on accédait à la maison située à une hauteur d’environ 50 cm au-dessus du sol. Le doma est une espèce de sas, un espace qui se transforme en petit salon quand il y a des invités de passage. C’est une sorte de petit “extérieur” à l’intérieur de la maison.
Tout comme l’engawa (dont je ne parlerai pas faute d’espace), le doma rend compte d’un mode de vie en accord avec l’architecture de l’habitat au Japon.
Par deux fois seulement au cours des 13 années de notre activité, l’association avait organisé des visites de maisons privées en présence d’architectes. En mai 2019, nous avons collaboré avec plusieurs agences d’architecture de Tokyo dont Manabu Chiba Architects reconnu pour « l’architecture de détail » et recommandé par Tadao Ando. Ainsi, nous aurons l’occasion de visiter différents types d’”habitats” représentatifs d’intérieurs japonais.
Nous sommes restés 4 jours au total à Tokyo où nous avons été invités dans des logements contemporains, modernes et traditionnelles puis nous nous avons rendu dans deux régions connues pour leurs résidences secondaires (construites entre le 19 et le 21eme siècle) situées en montagne (Nagano) et en bord de mer (Atami et Odawara où nous avons visité aussi son château conçu en 15ème). Nous avons profité de ce voyage pour nous rendre à l’ “Enoura Observatory”, un nouveau site situé près d’Odawara et créé par l’artiste Hiroshi Sugimoto, qui a invité en 2019 au château de Versailles en France.
Au cours du voyage, plusieurs rendez-vous avec des architectes ont été assurés.